Qui sont ces « parents solos » ?
Ce site s’adresse principalement aux parents qui sont seul.e.s en charge d’un ou de plusieurs enfant(s) et qui en sont responsables financièrement la majeure partie du temps (ces critères viennent d’une thèse réalisée en 2013 par le Docteur en sciences politiques et sociales, M. Wagener)
Attention : Certaines aides et certains services présentés sur ce site sont accessibles aux personnes qui remplissent des conditions spécifiques. Il est important de toujours vérifier si votre situation remplit ces conditions d’octroi.
Bon à savoir : Il est plus juste de parler de monoparentalités au pluriel pour désigner l’ensemble des situations dans lesquelles se trouvent les parents solos, ou encore, les chef·fe·s de famille monoparentale. En effet, en plus d’être vaste, la notion de famille monoparentale est aussi en évolution constante. Elle englobe une variété de réalités, allant de la femme élevant son enfant seule depuis le début de la grossesse au père ayant plusieurs enfants à charge de façon permanente suite au décès de son·sa partenaire. Toutefois, les chiffres mettent en lumière une relative disparité au sein même des familles monoparentales. Parmi la variété de vécus des parents solos et de leur famille, certains sont marqués par un degré plus élevé de difficultés. C’est le cas notamment des mères solos faisant face à des obstacles dans de nombreux domaines.
Pourquoi dédier un site aux aides et services dont elles pourraient avoir besoin ?
Les familles monoparentales subissent de plein fouet un certain nombre d’inégalités. Entre risque accru de pauvreté à cause de revenus insuffisants (entre autres) et renforcement des inégalités entre femmes et hommes, les mères solos sont particulièrement touchées. Des épreuves parsèment leur quotidien : stigmatisation dans le cadre de la recherche d’emploi, charge mentale excessive, difficultés à trouver un logement convenable pour leur famille, … En outre, le moment de la séparation joue un rôle de catalyseur, amplifiant des inégalités qui se nourrissent mutuellement.
En 2013, 39% des familles monoparentales belges se trouvaient en situation de pauvreté contre 8% pour les familles duo-parentales. En dépit des aides mises à disposition des familles monoparentales pour les soutenir dans leur quotidien, le fait de ne bénéficier que d’un seul salaire augmente les difficultés (logement, paiement des dépenses énergétiques, alimentaires, frais de soins, …). À la même époque, 11,2 % des parents solos étaient bénéficiaires du revenu d’intégration sociale (contre 1,5 % des autres parents). Ces chiffres sont tirés d’une recherche-action réalisée par la Ligue des Familles en 2018. Ceci atteste d’une réalité socio-économique bruxelloise défavorable aux nombreuses familles monoparentales de la capitale.
Avec une surreprésentation à hauteur de quasi 90% des cheffes de famille monoparentale (valant pour toutes les tranches d’âge mais fortement marquée chez les plus jeunes parents solos), la monoparentalité a une dimension genrée indéniable. Ceci peut s’expliquer, en partie, par le fait que la société belge reste encore une société patriarcale où les stéréotypes de genre (tels que les notions de « rôle paternel » et « rôle maternel ») sont encore fortement ancrés. Ces stéréotypes sont souvent accentués lors de l’arrivée d’un enfant au sein d’un couple (hétérosexuel). En plus, les constructions sociales ont un impact considérable sur la manière dont les parents sont considérés selon leur genre. En effet, la situation d’une mère solo n’est pas perçue de la même manière que celle d’un père solo. L’entourage aura tendance à être plus présent pour soutenir le second, dont le rôle de père est valorisé, que la première, dont le rôle de mère est banalisé.
La dimension genrée de la monoparentalité en Région bruxelloise ressort également de la façon dont les services de soutien à la parentalité sont envisagés : ils sont très souvent destinés à la mère.
La charge éducative qui pèse déjà lourdement sur les femmes au sein des familles duo-parentales est accentuée pour les mères solos. Lorsqu’à cette charge éducative s’en ajoutent d’autres, liées à la séparation, la recherche d’un logement, d’un emploi, d’une crèche, … les mères solos se trouvent particulièrement mises à l’épreuve sur les plans psychologique, social et économique. Les mères solos font en outre face à plus de préjugés négatifs que les pères solos. Sur le marché de l’emploi, elles rencontrent plus de difficultés à accéder à et/ou maintenir un emploi stable et pérenne. En constante recherche d’équilibre entre leur vie familiale et leur vie sociale et professionnelle, les mères solos finissent souvent par sacrifier leur bien-être personnel au bénéfice de celui de leur(s) enfant(s).
Une façon de les aider dans leur quotidien est de proposer un site qui reprend l’ensemble des aides et services proposés en Région bruxelloise aux parents solos et aux professionnel·le·s auprès de qui elles se tournent. Parce qu’avoir accès aux informations que vous recherchez est primordial !